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Musée Historique de Tracadie

 

L'originalité du Musée historique de Tracadie lui vient de ce qu’il soit le seul au Canada à présenter un aperçu de ce que pouvait être une léproserie à l’époque, soit au 19e siècle.

 

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L'oeuvre des soins de santé

 

Une épopée de charité

Dès ses débuts, le lazaret ou l'Hôtel-Dieu de Tracadie a joué un grand rôle dans la région en apportant soulagement, soins médicaux ainsi que tendresse et compassion aux lépreux d'abord, puis aux autres malades de la région. 

L'historique du lazaret

Les origines de la lèpre à Tracadie sont assez obscures. Quoi qu'il en soit, c'est un fait certain que la première victime connue de la lèpre meurt à son domicile de Tracadie, en 1828.

En 1842, le Père F.X. La France arrive comme curé résidant. Il réussit à convaincre le Bureau de santé de l'opportunité de construire la léproserie dans sa paroisse. L'édifice en bois, construit en 1849, est entouré d'une haute clôture.

Image du premier Lazaret en 1868Le Père Ferdinand Gauvreau, en 1852, remplace le premier curé et continue l'oeuvre de son prédécesseur. Il multiplie les démarches auprès des autorités civiles et alerte l'opinion publique par des articles dans les journaux pour améliorer les conditions au lazaret. En 1860, Monseigneur Rogers est nommé évêque du nouveau diocèse de Chatham. En 1867, il autorise le Père Gauvreau à solliciter les services des religieuses hospitalières de Saint-Joseph de l'Hôtel-Dieu de Montréal, qui acceptent généreusement cette mission difficile. Lorsque la supérieure demande des volontaires pour cette fondation, toutes, sans exception, donnent leur nom. Six d'entre elles sont choisies : Mère Marie Pagé et les Soeurs Eulalie Quesnel, Amanda Viger, dite Saint-Jean-de-Goto, Delphine Breau, Clémence Bonin et Philomène Fournier, dite Lumina.

L'arrivée des religieuses à Tracadie

Photo des religieuses et lépreuxEn 1868, les Hospitalières de Saint-Joseph deviennent des PIONNIÈRES et des INNOVATRICES dans les soins hospitaliers au Nouveau-Brunswick.

Dès leur arrivée à Tracadie, les Hospitalières organisent un petit dispensaire, attenant à la léproserie. Bientôt se présentent de nombreux malades de la région et d'ailleurs. Les Soeurs soignent tous ceux qui se présentent, mais faute d'espace, ne peuvent accueillir les grands malades. C'est pour cela qu'en 1875, elles commencent des démarches en vue de la construction d'un hôpital général et il faudra attendre vingt ans avant que le projet se réalise.

Avec les années, ces édifices en bois se détériorent et les locaux sont loin d'être adéquats pour loger, à la fois les grands malades et ceux qui n'ont qu'un début de lèpre.

Il faut à tout prix agrandir ou, mieux encore, construire plus solidement et plus grand.

Photo de l'hôpital-Lazaret de 1896En 1893, le gouvernement fédéral accorde des crédits en vue d'un lazaret en pierre, qui sera terminé en 1896. Les lépreux qui y entrent, le 8 avril 1896, se croient « au paradis », tellement les vastes salles de séjour et les chambres éclairées contrastent avec celles du lazaret primitif.

L'Hôtel-Dieu de Tracadie, un hôpital général

Photo allonge de l'hopital lazaret en 1898Soeur Amanda Viger s'efforce de trouver les fonds nécessaires pour y annexer un nouvel édifice qui abritera un hôpital général. La construction progresse lentement, au rythme des ventes de charité, de bazars et d'autres expédients. Enfin, le 1er novembre 1898, six malades sont admis.

Cet hôpital, d'une capacité de 30 lits, recevra sa chartre des autorités civiles en 1907. Le rêve est réalisé.

Les années suivantes, le nombre de malades ne cesse d'augmenter. Le Dr A.C. Smith, qui s'occupe toujours des lépreux, dispensera aussi des soins gratuits à l'hôpital, et ce, jusqu'à sa mort en 1909. Celui-ci sera imité par son successeur au lazaret, le Dr J. Antoine Langis.

En 1920, arrive le Dr J.E. Paulin. Il devient le premier médecin résidant qui se consacre aux malades de l'hôpital général.

Photo salle d'opération en 1922Cette même année, la Supérieure et directrice de l'hôpital d'alors, Soeur Isabelle Sormany, dite Sr La Dauversière fait réaménager complètement l'hôpital et invite les Soeurs à se perfectionner et à obtenir les diplômes requis. Plusieurs soeurs deviendront infirmières diplômées, pharmaciennes, diététiciennes, techniciennes en laboratoire et en radiologie. Sr Turcotte est la première religieuse de Tracadie à recevoir un diplôme d'infirmière, de l'École de Campbellton, en 1922, et en 1923, elle reçoit son diplôme de pharmacienne. D'autres soeurs poursuivront alors leurs études.

Le premier bureau médical

Un bureau médical établi en 1925, a comme membres les docteurs J. Ernest Paulin, A. Langis F.X. Comeau, C.J. Veniot et Edmond Haché.

L'Hôpital de Tracadie reçoit en 1930, l'agrément du Collège américain des chirurgiens, témoignant qu'il remplit les conditions requises pour être admises dans la classe des hôpitaux modèles. En 1934, le Dr J.E. Paulin quitte le service de l'hôpital et devient médecin hygiéniste pour le nord de la province jusqu'en 1949, puis il revient en pratique générale jusqu'à son décès en 1971.

L'École d'infirmières

En 1930, l'Hôtel-Dieu de Tracadie obtient de l'Association des Infirmières du Nouveau-Brunswick l'autorisation d'ouvrir une école d'infirmières pour religieuses.

Cette association permettra à l'école d'admettre les jeunes filles à partir de 1947. Mildred Coughlan de Tracadie, ayant commencé son cours à Campbellton vint rejoindre le groupe dans sa deuxième année.

Elle devient donc la première infirmière laïque diplômée, en 1950, avec Soeurs Edwilda Mallet, Dorina Frigault et Mathilde Albert (Ste-Rose de Lima) . Entre 1947 et 1963, date de la fermeture de l'École, 74 infirmières y reçoivent leur diplôme.

En 1951, est ouverte une école d'auxiliaires en soins infirmiers et elle fermera ses portes en 1973, ayant permis à 348 étudiants et étudiantes d'y recevoir leur diplôme.

L'arrivée d'un chirurgien

Photo de Dr Aldoria RobichaudEn 1934, le Dr Aldoria Robichaud arrive comme chirurgien de l'hôpital et le demeurera jusqu'en 1984, année de sa retraite. Il fut connu pour son inlassable dévouement envers ses malades et pour sa contribution importante à l'hôpital de Tracadie.

En reconnaissance, il reçut, le 5 juillet 1980, l'insigne de membre de l'Ordre du Canada pour sa contribution pendant un demi-siècle de service.

L'incendie de l'Hôpital

L'épreuve s'abat sur la communauté dans l'après-midi du 6 janvier 1943, alors qu'un incendie détruit à la fois le lazaret, l'hôpital et le cloître. On réussit à évacuer tous les malades, qui seront logés dans certains locaux de l'Académie Sainte-Famille. Les lépreux sont soignés dans la maison du Dr W.T. Ryan, surintendant du lazaret.

Ainsi, le service des malades se maintient dans l'attente d'une reconstruction.

L'Hôtel-Dieu St-Joseph

Photo de l'Hotel-Dieu St-Joseph de Tracadie-SheilaCourageuses, les hospitalières se remettent à bâtir. Cette fois-ci, l'hôpital, qui compte 80 lits, occupe la plus grande partie de l'édifice, tandis que le lazaret passe au deuxième plan et est situé dans une aile adjointe à l'arrière de l'édifice, puisque le besoin de lits pour les malades atteints de la lèpre a grandement diminué. Les premiers patients y entrent en mars 1946.

Le 24 juillet 1946, a lieu la bénédiction solennelle par son Excellence Monseigneur Ildebrando Antoniutti, délégué apostolique au Canada. Une foule enthousiaste assista à cette cérémonie.

Le nombre de malades hospitalisés à l'Hôtel-Dieu de Tracadie, de 1898 à 1991, s'élève à 185,901 sans compter les naissances.

L'implication gouvernementale

En 1959, le gouvernement provincial met en vigueur un régime d'assurance-hospitalisation et, en 1971, celui de l'assurance-maladie. La responsabilité financière des hôpitaux passe au gouvernement provincial avec un conseil d'administration pour l'institution. En 1976, Monsieur Bernard Aubé est nommé directeur de l'hôpital où plusieurs soeurs travaillent encore dans divers départements.

Photo du mur souvenir de l'Hotel-Dieu St-JosephLes besoins grandissants, les autorités provinciales du gouvernement construisent un nouvel hôpital qui ouvrira ses portes en 1991. Par la suite, l'édifice de l'Hôtel-Dieu St-Joseph est démoli.

L'évolution des soins hospitaliers se poursuit avec la régionalisation des services de santé de la province en 1992. Tracadie, Caraquet et Lamèque font partie du Réseau Chaleur (Bathurst) désigné, par la suite, Réseau Nor'Est Acadie-Bathurst et, maintenant, de la Régie de Santé A.

Un siècle dévoué à l'éducation

 

1868 - Arrivée des Religieuses Hospitalières de St-Joseph à Tracadie

Externat St-Joseph

Ouverture le 9 décembre 1873, première école libre au Nouveau-Brunswick dirigée par une communauté féminine francophone. Cinquante élèves s'y présentent. Une contreporte et une vieille table prêtée constituent le seul mobilier. Fermeture en décembre 1885.

Orphelinat St-Joseph

En 1889, les religieuses commencent à accueillir quelques orphelins et à leur enseigner. Ils seront logés dans des locaux adjacents au lazaret. Le 3 septembre 1898, ouverture d'un édifice en pierre qui servira d'hôpital et logera les orphelins au 3e étage. En 1912, les orphelins seront transférés à l'Académie Ste-Famille.

Académie Ste-Famille

Photo de l'Académie Ste-Famille 1912Au printemps de 1910 commence la construction de la future Académie Ste-Famille, un rêve de Mgr Barry et des religieuses qui désiraient une maison d'éducation pour les orphelins, les enfants du village et des environs. Elle ouvre ses portes le 12 septembre 1912 à 200 élèves pensionnaires et externes. On y enseigne le cours académique, le cours commercial, l'enseignement ménager, les cours de chant, de musique et de peinture. Comme école privée, elle servira jusqu'en 1967, accueillant plus de 5000 pensionnaires en plus des nombreuses externes. De 1967 à Photo des élèves de 1950 à l'AcadémieSte-Famille1976, elle deviendra école publique sous la gouverne du ministère de l'Éducation.

La lèpre : définition et transmission

 

L’existence de la lèpre remonte à la nuit des temps.  On en parle même dans la Bible, au livre du Lévitique, où il est question de toutes les précautions à prendre pour isoler le malade de la société.

Au Moyen-Âge, l’Église avait même une cérémonie liturgique qui soulignait l’exclusion définitive du lépreux de la société comme s’il était un mort vivant.  Les lazarets apparurent à cette époque. Vers le quatorzième siècle, la lèpre avait tellement diminué en Europe que Louis XIV, en 1695, abolit les lazarets.  Cependant, la lèpre persista en Suède, en Finlande et en Norvège jusqu’au vingtième siècle. 

Définition 

Photo de la Bacille de HansenLa lèpre, ou maladie de Hansen identifiée en 1873 en Norvège, est une affection (maladie infectieuse) chronique de la peau qui affecte les nerfs périphériques et la muqueuse des voies aériennes supérieures.  Elle est  provoquée par la bactérie Mycobacterium leprae, ou bacille de Hansen. C’est une affection grave qui a tendance à produire des invalidités chez les patients non traités ou traités trop tardivement.

Transmission

La lèpre est une maladie bactérienne peu contagieuse qui se transmet par des gouttelettes buccales ou nasales émises par un sujet malade infecté non traité.  Elle peut aussi être transmise par contact direct avec la peau endommagée.  L’incubation est très longue: de 2 à 10 ans, voire 20 ans, de sorte que la plupart des cas se révèlent chez de jeunes adultes.

Cliniquement, on distingue deux types de lèpre: la lèpre tuberculoïde, qui est non contagieuse et d’évolution relativement bénigne, et la lèpre lépromateuse, une lèpre grave, évolutive et contagieuse.

Origine de la maladie au Nouveau-Brunswick

 

Deux traditions orales existent à propos de l’origine de la lèpre à Tracadie.

La plus ancienne de ces  « légendes »  c’est qu’un navire français, parti de Morlaix, en France, vers 1758, vint s’échouer à l’embouchure de la rivière Miramichi. Ce bateau s’appelait l’Indienne et aurait eu à bord des marins qui avaient contracté la lèpre. Cette tradition orale est vraisemblable car ce navire faisait le commerce entre la France et les pays d’Orient où la lèpre existait.

Cependant, la plus plausible des traditions orales est la suivante :

altAu début du 19e siècle, deux Acadiens de Caraquet, Michel (fils de Pierre à Alexis Landry) et Alexis Landry (fils d’Anselme à Alexis Landry) avaient une goélette qui s’appelait La Florida qui naviguait de la Baie des Chaleurs à Québec. À l’occasion de l’un de ces voyages, deux Européens demandèrent au capitaine Landry de les conduire à la Baie des Chaleurs. Le capitaine les conduisit sur la côte de Caraquet d’où ils se rendirent à pied à Tracadie.

Les deux hommes étaient, croyait-on, des déserteurs du lazaret des Fourches, en Norvège, et se trouvaient dans les derniers stades de la lèpre. 

Les deux hommes s’étaient arrêtés quelques jours auparavant chez un habitant de Tracadie où les gens  vivaient dans la plus grande pauvreté.  On y était très hospitalier. Nul ne frappait à la porte d’une maison acadienne sans être accueilli.  Ursule Landry-Benoît contracta la maladie de ces étrangers et en mourut en 1828.  Le jour de l’enterrement, un des porteurs du cercueil, en faisant un faux mouvement, se blessa au bras ou à l’épaule. Par malheur, un suintement de la morte humecta la plaie et inocula la maladie.